VanThorhout

VanThorhout, le titre de la pièce de Vantournhout, est un jeu de mots, comme l’était Aneckxander, le titre du premier autoportrait qu’Alexander Vantournhout créait en 2015. Il y était question de corps. Ici, c’est la fragilité que le danseur belge campe en majesté. De ses années circassiennes, il a gardé l’amour de l’objet, de l’outil et de l’artisanat, et la certitude de l’interdépendance entre l’homme et l’objet. Parfois, ce dernier prend le dessus ; parfois, il se soumet. Pour illustrer les fluctuations de ces rapports, c’est au dieu Thor que le danseur emprunte son outil, Mjöllnir, le célèbre marteau emblème de force virile et de victoire. Au centre d’une scène circulaire, le performeur tourne sur lui-même, les bras mis sous tension par le marteau qu’il balance d’une main à l’autre. Lentement, une contorsion des bras et des épaules fait monter en puissance les ondoiements de ce danseur augmenté. La complexité des mouvements, acquise à l’école P.A.R.T.S. de Bruxelles, fait vibrer ses tournoiements tour à tour fluides et brusques, jouant de la relation de force, de contrôle et de pouvoir entre corps humain et instrument. VanThorhout absorbe le public dans la fragile tension de ces instants insécables, faisant de ces 50 minutes de danger imminent une expérience inoubliable.
Photo: © Bart Grietens