Takemehome

Interprétée par neuf danseurs, avec cinq guitares électriques et cinq amplificateurs, la création de Dimitri Chamblas et Kim Gordon prend forme sous un zeppelin lumineux d’où émergent et disparaissent des silhouettes. Ces ombres sont les oubliés des grandes métropoles : prisonniers, anciens, fantômes improductifs, les délaissés, les indécis. Rendus visibles dans cet artéfact lui-même prêt à disparaître et incarnés par des danseurs aux mouvements précis, ils errent, hésitent ou affirment soudain un élan vital, font une tentative, la réitèrent, la partagent. Dans ces émergences, au cœur de cet isolement collectif, la télépathie et l’intuition maintiennent la communication. Entre les lignes et sous la peau, la force motrice de l’avenir et du vivant continue de circuler et de résister.