Funkenstein

« Je ronge mes ailes maudites et je m’écrase sur une terre impénétrée où je suis un monstre clandestin. À cause de mes yeux bridés par vos tenailles, mon regard se diffracte en dégageant une identité floue. Funkenstein propage une perception embrouillée et diffuse une ambivalence affective. »

Le ciel est sombre dans le tableau chorégraphique composé par Kidows Kim. Une silhouette étrange a pris possession des lieux. Elle semble porter en elle de nombreuses créatures. Comme possédé, ce corps gesticule, cohabite avec des démons violents et dérangeants alors qu’une panoplie d’objets domestiques est détournée par cette entité agitée en constante mutation. La voix hante le plateau d’une présence abstraite à la logorrhée insaisissable. Au loin, un éclair éclate et illumine un pays nouveau. Un territoire où les chimères déambulent librement sur les ruines de nos rationalités endormies. On vient sans boussole et l’on disparaît dans l’incroyable univers de Funkenstein.

Texte © Kidows Kim
Photo : © Lucille Belland