Onbashira Diptych - Skid et Thr(o)ugh
Damien Jalet
Ballet du Grand Théâtre de Genève

En 2025, Dance Reflections by Van Cleef & Arpels apporte son soutien à Chaillot – Théâtre national de la Danse pour la présentation de Onbashira Diptych - Skid et Thr(o)ugh de Damien Jalet interprété par le Ballet du Grand Théâtre de Genève.
Onbashira est un festival mythique organisé tous les six ans depuis mille deux cent ans au centre du Japon. Pour célébrer le renouveau, ils dévalent le flanc d’une montagne escarpée sur d’énormes troncs d’arbres, afin de les déposer dans des sanctuaires. Le rituel d’Onbashira est donc synonyme de danger, mais aussi de bravoure et de dépassement de soi.
Fasciné par les rituels et les états de danger, Damien Jalet a tout naturellement choisi ce titre pour la soirée qui rassemble ses pièces Skid et Thr(o)ugh. Dans la première, une pente à 34° évoque la montagne tandis que dans la seconde, un gigantesque cylindre tournant rappelle le motif du tronc d’arbre. Les impressionnants dispositifs scénographiques, placent les danseurs entre maîtrise et déséquilibre, les forcent à lutter avec des forces qui les dépassent et les poussent, in fine, à se faire confiance.
Oscillant entre verticalité et horizontalité, Skid semble plus apaisée. Sur la musique électro acoustique de Christian Fennesz, inspirée des symphonies de Mahler, les danseurs s'abandonnent et résistent, se relèvent et se laissent tomber, dessinant des lignes d'histoire physique entre l'apparition et la disparition. Parfois épique, dangereuse, humoristique ou émouvante, la pente de Skid interdit l’immobilité et crée une réaction en chaîne d'événements physiques et émotionnels.
La notion de danger est donc omniprésente, en particulier dans Thr(o)ugh que Damien Jalet a créée quelques mois après avoir été témoin des attentats parisiens de novembre 2015. La pièce porte les traces de cette expérience de danger mortel : dans le cylindre rotatif sur scène, les interprètes se meuvent dans une corporalité entre mannequins de crash-test et fantômes, et l'immobilité devient synonyme de mort.
Dans ces deux pièces, pour conjurer le danger la relation physique aux autres est souvent le seul réconfort, que ce soit contre l'appel du vide ou dans ces moment inexorables où le temps et le lieu déterminent notre avenir.