Festival à Kyoto & Saïtama

Cette fois, la manifestation est inaugurée avec l’exposition I felt the stars in that room. de la photographe américaine Olivia Bee, présentée en collaboration avec KYOTOGRAPHIE. Parfaite introduction à l’esprit du Festival, elle dévoile des clichés capturant les plus beaux moments des précédentes éditions et met en lumière une vision – instantanée – de l’art du mouvement. 

Cette programmation pour le Japon s’est élaborée autour de références historiques, tout en apportant un éclairage sur la création actuelle. Ola Maciejewska invite à se pencher sur l’héritage de la danse avec Loïe Fuller: Research et Bombyx Mori, nés de ses recherches sur la Danse serpentine (1892) de Loïe Fuller. Alessandro Sciarroni s’intéresse quant à lui au répertoire traditionnel de la région de Bologne en Italie avec Save the Last Dance for Me.  

Ce regard sur le passé nous amène également à présenter des œuvres du répertoire contemporain qui, par leurs écritures singulières et approches novatrices, ont contribué au développement du vocabulaire chorégraphique. Soapéra, une installation (2014) illustre parfaitement l’étroite relation qu’entretient la danse avec les arts visuels. Mathilde Monnier et Dominique Figarella y invitent à contempler une œuvre chorégraphique et plastique éphémère interrogeant les codes de la représentation. Nous suivons ensuite Christian Rizzo dans les recherches qu’il a entamées après avoir observé la ronde improvisée d’un groupe d’hommes à Istanbul. Puisant dans leurs pratiques folkloriques, l’artiste crée D’après une histoire vraie en 2013.  

En outre, les œuvres récentes présentées au cours de cette édition attestent de la capacité d’invention des chorégraphes. Se produisant pour la première fois au Japon, le Ballet national de Marseille – (LA)HORDE présente Room With a View, qui illustre la rencontre unique entre un univers chorégraphique singulier et la musique électronique. En réunissant pour Corps extrêmes le récit, les arts du cirque et la danse contemporaine, Rachid Ouramdane propose de son côté une écriture aérienne mêlant prouesse physique et poésie du mouvement. Enfin, avec C A R C A Ç A, Marco da Silva Ferreira déploie un vocabulaire audacieux où les jeux de jambes du voguing et de la house dialoguent avec des mouvements issus de danses folkloriques.  

Avec la complicité de nos partenaires japonais que nous remercions chaleureusement, ce Festival Dance Reflections by Van Cleef & Arpels invite à la rencontre d’un art chorégraphique foisonnant, à la croisée des disciplines artistiques. 

SERGE LAURENT

Directeur des Programmes Danse et Culture de Van Cleef & Arpels