GOLD SHOWER

Lorsque le danseur japonais de butō Akaji Maro, maître de l’étrange et de l’absurde, rencontre François Chaignaud, chanteur et chorégraphe protéiforme, leur duo aux frontières des genres se mue en rituel païen : célébration des corps dans tous leurs états. Portrait croisé de deux figures inclassables, GOLD SHOWER transcende les différences où la beauté du trouble est au centre du jeu.

Pour Akaji Maro, le butō est une discipline du vide : une manière de laisser le corps muter jusqu’à devenir un réceptacle de projections et d’associations sans fin. Lors de sa découverte du solo Думи мої (Dumy Moyi) de François Chaignaud, Akaji Maro a été frappé par la fluidité de cette figure en constante transformation. Le duo né de leur rencontre met aux prises deux univers culturels radicalement différents. Piochant dans leurs références respectives, jouant de leur altérité, de leurs âges et de toutes les projections qu’ils suscitent, ils (se) fabriquent un espace-temps poreux, propice à la dérive et à l’incandescence. Formulant un rite secret dont ils inventent les coordonnées, ils passent de la parade amoureuse au jeu sado-masochiste, du grotesque à l’inquiétant, de l’érotisme à la pure rythmicité. De masques en mascarades, ils brouillent les identités et les genres, modèlent leurs états pour donner à voir des corps dont l’étrangeté radicale rappelle l’idéogramme japonais « myo » : « excellent au point d’en être inexplicable ».