Maggie the Cat
Trajal Harrell
En 2023, Dance Reflections by Van Cleef & Arpels apporte son soutien au Festival d’Automne à Paris pour la présentation de Maggie the Cat de Trajal Harrell.
Maggie the Cat s’inspire de Maggie, personnage principal d’une des pièces les plus célèbres du théâtre moderne, La Chatte sur un toit brûlant de Tennessee Williams. Sous la forme d’une parade fascinante aux allures de défilé, Trajal Harrell, au sommet de son art, embrasse culture populaire et savante, dans un même élan.
Au-devant de la scène, Trajal Harrell introduit son personnage, Big Mama, et Maggie the Cat. La référence à la pièce de Tennessee Williams et au Mississippi vont irriguer la soirée tout entière. Mais pour le chorégraphe, il s’agit de déplacer la focale. Le nom de « Maggie » devient une prière sans cesse répétée au rythme des figures des interprètes réunis au plateau. De simples accessoires, serviette, couette, oreiller, Trajal Harrell va faire les éléments d’un vestiaire précieux et la maison de Maggie, abandonnée, devenir un théâtre de la mode. Comme à son habitude, le créateur fusionne danse de cours et gestuelle plus urbaine dans un grand mix en mouvement. À moins, bien sûr, qu’il ne veuille rendre hommage aux figures invisibles de la pièce de Williams et du film hollywoodien, à ces personnages noirs de la classe des serviteurs qui observent et s’amusent à jouer Maggie derrière le rideau. Maggie the Cat est riche de contrastes, enlevé tel un cri d’amour. Et lorsque les interprètes laissent au sol les traces de leurs pas, la danse se fait mémoire vive.
Texte : © Philippe Noisette
Photo: © Tristram Kenton
À propos de l'artiste
Trajal Harrell
Chorégraphe new-yorkais, Trajal Harrell joue d’un mélange des genres entre voguing et danse post-moderne américaine, autour d’un axe théorique construit notamment pendant ses années à l’Université de Yale sur le genre, le féminisme et le post-colonialisme. Sa formation en danse lui vient, quant à elle, de ses études à la Trisha Brown School, au Centre National de la Danse (Yvonne Rainer), au City College de San Francisco et à la Martha Graham School of Contemporary Dance. Ses créations empruntent alors à la mode, à la culture pop et aux avant-gardes, et proposent une réinterprétation de l’histoire de la danse.
Photo : © Avec l’aimable autorisation de l’artiste