Roommates
Ballet national de Marseille
En 2022, Dance Reflections by Van Cleef & Arpels apporte son soutien au Théâtre de la Ville pour la création et la présentation de Roommates, un programme de (LA)HORDE par le Ballet national de Marseille.
Le « nouveau » Ballet national de Marseille célèbre la richesse de la danse actuelle, dans un tour d’horizon en écritures majeures.
Depuis que le collectif (LA)HORDE a pris la direction du Ballet national de Marseille, il s’emploie à redéfinir l’action d’un Centre chorégraphique national et de sa direction. Il signe Room With a View, un manifeste spectaculaire en compagnie du compositeur et DJ Rone. L’extrait ici présenté est le point culminant d’un ensemble de pièces courtes par lesquelles (LA)HORDE présente les écritures majeures à l’origine de leur regard sur la danse. Parmi celles-ci, les fulgurances de Claude Brumachon et Benjamin Lamarche, la musicalité et la fluidité de Lucinda Childs, le théâtre de danse surréel de Peeping Tom, l’audace technique et esthétique de François Chaignaud et Cecila Bengolea. A partir de ce panorama, le trio présentera également une nouvelle création, emprunte d’une vision pour le moins audacieuse.
Photo : Concerto de Lucinda Childs ©Théo Giacometti
« Nous avons imaginé ce programme pour raconter avec d’autres une histoire qui nous ressemble et pour célébrer les écritures plurielles de chorégraphes qui ont formé notre regard, nous ont donné nos premières émotions et nous accompagnent encore aujourd’hui. Il nous semble plus que jamais important de leur rendre hommage à travers ce projet. Cette soirée permettra de traverser six pièces, à travers deux propositions artistiques du collectif (LA)HORDE, la danse-théâtre hyper-réaliste de Peeping Tom, la vision contemporaine de Claude Brumachon et Benjamin Lamarche, le minimalisme de Lucinda Childs, ainsi que le choc des écritures de Cecilia Bengolea et François Chaignaud.
Certaines de ces créations ont grandement marqué l’histoire du Ballet national de Marseille, comme Les Indomptés de Claude Brumachon, pièce remontée par Marie-Claude Pietragalla en 1999 pour l’Opéra de Marseille. En faisant se rencontrer des œuvres aussi diverses, nous voulons interroger la notion d’archives et de patrimoine. Chacun.e des chorégraphes explore la manière de s’emparer ou de se ré-emparer des pièces qui appartiennent ou non à leur propre répertoire.
Pourquoi réactiver ce répertoire et, ce faisant, comment le réactualiser ? Ce programme réunit six pièces courtes de 4 à 15 minutes, avec sept à neuf danseur.se.s du Ballet national de Marseille, pour une création au Théâtre de la Ville-Paris, Espace Cardin le 25 mai 2022. »
- (LA)HORDE - Marine Brutti, Jonathan Debrouwer, Arthur Harel
“En faisant se rencontrer des œuvres aussi diverses nous voulons interroger la notion d’archives et de patrimoine”
PROGRAMME
Concerto
de Lucinda Childs
09'
Concerto est une pièce de neuf minutes créée par Lucinda Childs le 16 septembre 1993 à Lisbonne, dans laquelle elle renoue avec les formes courtes. Les danseurs en noir évoluent sur un fond gris, entre fragilité et virtuosité. Un lien organique se tisse avec la musique de Henryk Gorecki, dont les structures non-linéaires désarticulent la clarté des lignes minimalistes de son vocabulaire chorégraphique. Après la recréation de Tempo Vicino en 2021, Lucinda Childs repense Concerto pour sept danseurs du Ballet national de Marseille.
Les Indomptés
de Claude Brumachon & Benjamin Lamarche
09'
La pièce Les Indomptés est un duo masculin de neuf minutes créé par Claude Brumachon et Benjamin Lamarche sur une musique de Wim Mertens en 1992. Monté pour des danseurs du Jeune Ballet de France rencontrés à Manille, le duo a été présenté des centaines de fois dans le monde entier, et notamment par Marie-Claude Pietragalla en 1999, dans une volonté d’insuffler une nouvelle énergie au Ballet national de Marseille.
Violent mais passionné, cette pièce explore une manière de bouger, cachée en nous, pour retrouver notre animalité première,
« trouver la déchirure et le désir en un corps offert, laisser vibrer le volcanisme du mouvement ». Après son entrée au répertoire de l’Opéra de Paris en janvier 2021, Claude Brumachon et Benjamin Lamarche se proposent de remonter dans le cadre de ce programme ce corps à corps, entre volcanisme et sensualité, douceur et sauvagerie, avec les danseurs du Ballet national de Marseille.
Room With A View - extrait
de (LA)HORDE
15'
Room With A View est pensé comme un difficile éveil des consciences, une marche forcée par la perspective écrasante de l’effondrement, une exploration des frontières et des nécessaires interdépendances de nos corps. La chorégraphie de (LA)HORDE rencontre la musique de RONE pour raconter la souffrance et la légitime colère des générations actuelles. Ces dernières cherchent à se fédérer dans des communautés de fête et de combat pour se donner sens, et rejouent en boucle les violences du monde, pour les exorciser.
Dans un extrait de quinze minutes de Room With A View adapté pour ce programme, (LA)HORDE poursuit l’exploration des formes de soulèvement, de contestation et de révolte par la danse, dans un espace trouble, propre à faire apparaître la paradoxale beauté du chaos.
Création (en cours d’écriture)
de (LA)HORDE
10’
Dans cette création, les danseurs incarnent l’amour de soi. Ils jouent le narcissisme amoureux, la déconstruction des formes amoureuses, célèbrent la liberté d’aimer, de s’aimer, de jouir, d’exister, de se déposséder, de s’épuiser à regarder, consommer, lutter pour exister. Laissant apparaître dans une accumulation de propositions, de renonciations, un cycle métaphysique renvoyant à un amour solitaire, consommé et consommable. Dans cette victory lap, le désir jaillit infini et volatile, instable, décuplé et absolument libre, laissant le libre choix au spectateur de se demander : s’agit-il d’aimer tous ceux que nous sommes ou de regarder l’inlassable solitude ressentie face aux autres?
Oiwa
de Peeping Tom
17’
Dans un univers abstrait, entre vie et mort, état mental et survie, Oiwa crée une vision de l’équilibre fragile entre attraction et répulsion, souffrance et réconfort. Les spectateurs deviennent les témoins des pouvoirs psychologiques et physiques à l’œuvre dans la relation d’un couple.
Le duo les place devant un paradoxe : au sein de l’équilibre parfait, il y a toujours une possibilité de tomber et de rompre l’équilibre en se donnant complètement. Prendre le risque, ou essayer de garder le contrôle pour éviter la chute ? Comment cette torpeur se produit-elle, par accident ou bien est-elle volontaire ?
Le titre est tiré de l’histoire traditionnelle japonaise d’Oiwa Le titre est tiré de l’histoire d’Oiwa, une légende inspirée de faits réels, Oiwa, femme mariée, est délaissée par son mari tombé amoureux d’une autre. Poussé par le désir d’être avec sa maîtresse, le mari décide d’empoisonner lentement Oiwa. Tout au long de sa disparition progressive, elle souffre, ses cheveux tombent, son visage se déforme. Après sa mort, Oiwa jura de se venger du mal qu’elle a subi. Elle reviendra sous la forme d’un onryo, un fantôme vengeur. Ce mythe sera plus tard utilisé par les écrivains pour remettre en question les conceptions traditionnelles des rôles masculins et féminins. Le personnage d’Oiwa est depuis devenu un symbole féministe au Japon.
Ce duo est la première collaboration entre Peeping Tom et le Ballet national de Marseille.
Grime Ballet - Danser parce qu’on ne peut pas parler aux animaux
de Cecilia Bengolea & François Chaignaud
12’
Pour ce programme, François Chaignaud et Cecilia Bengolea puisent dans la matière chorégraphique de leur collaboration Altered Natives’ Say Yes To Another Excess – TWERK et du solo Stitches imaginé par Cecilia Bengolea pour penser une pièce hy¬bride inédite d’une dizaine de minutes avec quatre danseurs du Ballet national de Marseille.
Le solo Stitches, créé par Cecilia Bengolea pour la danseuse japonaise Erika Miyauchi, est une performance minimaliste qui croise ballet et dancehall. Dans Altered Natives’ Say Yes To Another Excess – TWERK créé en 2012, François Chaignaud et Cecilia Bengolea inventent une écriture singulière et physique, qui se joue des identités sexuelles et se nourrit de leur expérience pratique et anthropolo¬gique des danses de club (dancehall jamaïcain, le krump, la house, le split & jump…).
Ce travail et jeu d’écriture seront combinés avec la force et l’intensité du répertoire musical du Grime. Cette musique électronique née dans l’est de Londres dans les années 2000 associe, mêle et transforme des sons issus du dancehall, du hip hop et de la UK Garage.
à propos du collectif
(LA)HORDE
En 2025, Dance Reflections by Van Cleef & Arpels présente, en collaboration avec le Sadler's Wells, Age of Content du collectif (LA)HORDE avec le Ballet national de Marseille dans le cadre du festival Dance Reflections by Van Cleef & Arpels à Londres. L'initative soutient également la création d'une nouvelle performance du collectif présentée au Louvre pour la clotûre de l'exposition Figures du fou. Du Moyen-âge aux Romantiques.