Festival à New York

Dès la soirée d’ouverture, héritage chorégraphique et création actuelle sont réunis. Les danseurs du Ballet de Lyon interprètent Biped (1999) de Merce Cunningham, puis Mycelium (2023) de Christos Papadopoulous. Le Festival se poursuit avec Age of Content (2023), de (LA)HORDE – Ballet national de Marseille, qui illustre comment la modernité dialogue avec des références chorégraphiques et musicales. La rotonde du musée Guggenheim devient, de son côté, le théâtre pour la mise en scène d’une série d’œuvres de jeunesse de Lucinda Childs : Early Works. Benjamin Millepied et L.A. Dance Project proposent deux pièces puisant également dans le répertoire. Reflections: A Triptych est né, en 2012, du dialogue entre Van Cleef & Arpels et le chorégraphe, à l’image de Joyaux (1967) inspiré de la rencontre entre George Balanchine et Claude Arpels. Romeo & Juliet Suite (2019) réinterprète, de son côté, la célèbre histoire d’amour imaginée par William Shakespeare. Dans le cadre du 100e anniversaire de la naissance de Robert Rauschenberg, des reprises de pièces auxquelles ce plasticien de renom a contribué sont présentées : Set and Reset (1983) de Trisha Brown et Travelogue de Merce Cunningham (1977). Dans Save the Last Dance for Me (2019), Alessandro Sciarroni ravive une danse traditionnelle de la région de Bologne, en Italie, la polka chinata. Avec We wear our wheels with pride… (2021), Robyn Orlin rend hommage aux pousse-pousse zoulous de son enfance en Afrique du Sud. Enfin, Jan Martens livre un regard rétrospectif sur son œuvre avec THE DOG DAYS ARE OVER 2.0, recréation d’une pièce de 2014. 

Outre ces regards intergénérationnels, le Festival met en lumière de multiples écritures. Figure incontournable de la scène contemporaine, Anne Teresa De Keersmaeker poursuit son travail sur la marche dans EXIT ABOVE – d’après la tempête (2023), avec la jeune compositrice Meskerem Mees. La Nuée (2024), danse minimaliste et envoûtante de Nacera Belaza, mêle état de transe et rythme. Avec Maldonne (2023), Leïla Ka permet aux diverses facettes de la féminité de s’exprimer par le geste et le souffle. Déjà présent en 2023, Noé Soulier présente cette fois Les Vagues (2018), une pièce basée sur l’articulation du mouvement et de l’action. Hervé Koubi et Soa Ratsifandrihana s’expriment tous deux avec leurs propres références musicales dans, respectivement, Sol Invictus (2023) et g r oo v e (2022). Lors d’une même soirée, le Conservatoire national Supérieure de Musique et de Danse de Paris propose deux pièces transmises à ses étudiants : C’est toi qu’on adore (2020) de Leïla Ka ; et When we change the landscape… de Robyn Orlin. 

Au-delà de la joie de dévoiler ce programme au public newyorkais – que nous sommes particulièrement heureux de retrouver – cet événement est une nouvelle occasion de souligner toute la richesse et la diversité de la danse contemporaine. Nous espérons que ce second Festival Dance Reflections encourage le dialogue de ces multiples influences et inspire, demain, l’écriture de nouveaux langages chorégraphiques

SERGE LAURENT

Directeur des programmes Danse et Culture de Van Cleef & Arpels